Le Fast fashion et ses impacts

Fast Fashion: Comprendre les impacts

Si vous n’êtes pas familier avec le terme Fast Fashion, l’idée que vous vous faites de ce concept est probablement près de sa définition. La mode express ou éphémère consiste à consommer et produire souvent, beaucoup et rapidement les vêtements. Les articles issus du Fast Fashion sont généralement (pardonnez l’expression) fabriqués en « peau de pet» à partir de matériaux peu coûteux, qui s’achètent à petits prix et durent peu de temps. Il n’est pas étonnant que le concept soit dans l’air du temps; il s’inscrit dans cette fâcheuse habitude collective que nous avons d’avoir du nouveau, tout de suite et au bout des doigts.  C’est à croire que notre façon de consommer a prit le rythme effréné de notre vie moderne. Et certaines entreprises ont aussi adapté leur façon de vendre. Alors qu’auparavant les nouvelles collections mode se réinventaient au gré des saisons (printemps, été, automne, hiver), certaines compagnies de vêtements offrent dorénavant 52 nouvelles collections par année. La qualité des produits est discutable, les quantités sont limitées et le consommateur est souvent ébloui par la nouveauté, la rareté et les petits prix.

Alors, time out. Ralentissez. Prenez le temps de lire (oui oui, lisez attentivement et à la verticale s’il-vous-plaît – pas de diagonal pour cet article!) ce que notre façon de consommer la mode occasionne pour notre collectivité. Les enjeux écologiques, sociaux et éthiques sont réels et considérables. Nous vous proposons ici une petite réflexion.

Les impacts environnementaux

L’industrie de la mode est l’une des industries les plus polluantes de la planète et les chiffres sont inquiétants. Cette industrie est derrière 10% des émissions de gaz à effet de serre qui sont émises en une année. Aussi, 85% des textiles produits finissent au dépotoir au cours de la même année. Un t-shirt à 8$? On achète, on porte une fois ou deux , on jette puis on rachète. En consommant les vêtements de cette façon, la production d’articles de faible qualité s’accroît et l’empreinte écologique derrière s’accentue. D’autant plus que nombreuses composantes de ces vêtements constituent des dérivés du pétrole. Nommons notamment le cuir artificiel, le polyester, le nylon et le spandex. Sans compter que l’industrie de la mode consomme environ 4% de nos ressources d’eau potable mondiale. Si vous avez besoin d’une statistique plus près de vous pour réaliser l’ampleur du problème, la voici: la production d’un seul t-shirt en coton équivaut à la consommation d’eau potable de 70 douches.
Difficile de s’en laver les mains…

Les impacts sociaux

Si les articles sont vendus à si bas prix, c’est que la production de ces vêtements coûte peu.  Ou plutôt, c’est que ce n’est pas le consommateur qui en paie le prix, mais la main-d’œuvre. La production d’articles de Fast Fashion se fait souvent dans des pays sous-développés où les conditions de travail ne respectent pas les droits humains. Le Bangladesh par exemple, représente un pays de prédilection pour la confection de vêtements issus du Fast Fashion. Les conditions de travail des employés sont extrêmement mauvaises; chaleur suffocante, absence de fenêtre, une rémunération ridicule, exposition aux produits chimiques et j’en passe. Sans parler du travail des enfants, souvent présente. L’achat de vêtements issus du Fast fashion a donc pour impact de renforcer ces inégalités sociales et économiques mondiales.

 

Consommer autrementFast Fashion

Notre responsabilité individuelle est essentielle et indéniable dans notre combat contre ce phénomène. La solution implique de consommer autrement, de résister à l’envie de renouveler sa garde-robe aussi fréquemment qu’on le souhaiterait. Acheter des vêtements de qualité qui dureront plusieurs années s’inscrit dans ce mouvement nécessaire. Le vrai cuir (et la vraie fourrure), par exemple, sont des matériaux recyclables, réparables, naturels et biodégradables. S’équiper d’une bonne botte de fourrure c’est aussi s’assurer qu’elle nous durera plus d’une décennie. Certains de nos clients portent la même paire depuis 1993. Consommer de façon responsable c’est aussi opter pour l’achat local et s’informer sur ce qui se cache derrière le morceau de vêtement. Que ce soit dans les composantes du vêtement ou dans les conditions dans lesquelles il a été fabriqué. Dans notre fabrication de vêtements d’hiver, nous avons le souci du respect de la faune, de l’environnement et avons à cœur la qualité de notre produit et le bonheur de nos employés.  Faire un achat impulsif nous empêche parfois d’avoir ces réflexions. Faire un achat judicieux c’est aussi choisir ce qu’on désire encourager.

 

Conclusion

Le fast fashion est un véritable miroir de la vitesse à laquelle fonctionne notre société. Métro-boulot-dodo-réseaux sociaux: notre rapport au temps, à la technologie et à la matière a drastiquement changé dans les dernières années. Au passage, on a troqué la durabilité pour l’instantané. De notre côté, on ne peut qu’espérer un retour collectif aux sources, à une cadence organique, au respect de la matière et à la valorisation de porter longtemps et fièrement le savoir-faire d’une communauté.